Infos pratique : BUS RAIL 950CFP/pers pour trajet Nouméa/Bourail
Soir à la chambre d'hôte "Entre Plage et Rivière".
Il est 5h du mat et nous nous levons pour le premier weekend sur cette magnifique île qu'est la Nouvelle Calédonie. Nous nous levons très tôt car nous devons attraper le premier bus qui nous menera jusqu'à Bourail. Il nous faut presque 3h pour y arriver et malheureusement, le paysage que nos amis nous avait promis grandiose est caché par les fenêtres embuées. Nous devinons les collines basses qui se dressent au milieu des plaines. Nous en profiterons au retour. Nous atteignons la place de Bourail ou le chauffeur fait une pause.
Nous nous promenons dans cette petite bourgade, carrefour qui est aujourd'hui animé par les chants de la messe de la Pentecôte.
Cette ville s'anime lors des grands rassemblements bovins de la Foire du 15 aout. Vous pouvez y voir du rodéo, des courses de chevaux. Nous y serons sans doute.
Après une petite ballade pour nous dégourdir les jambes, il est temps de monter en voiture avec les amis, direction la plage de Poé.
La route sinue doucement jusqu'à cette longue et étroite langue de sable blanc et fin quasi déserte. Après les plages de la Réunion empaquetées de familles le dimanche, le dépaysement est grand. Le temps couvert nous incite au farniente et à la re-découverte du passe-temps local : la pétanque. Notre niveau est loin d'égaler celui de Sylvain et nous nous inclinons. Marie, motivée, se baignera quelques minutes, mettant un point d'honneur à signer sa première baignade.
Il est temps pour nous de rejoindre notre gîte.
Le gîte "entre plage et rivière" se situe dans un petit lotissement au fond d'un impasse, calé entre la rivière Nera et la Baie des tortues. la proximité de toute cette eau nous fait redouter les moustiques. L'endroit est splendide. de petits bungalows aux lits moelleux nichés sous les arbres, une petite terrasse pour chacun que nous nous empressons d'étrenner pour l'apéro. Nous découvrons la Manta, bière blonde locale douce et légère. Après un sommeil réparateur sans aucun nuisible volant, nous voilà devant le petit dèj et un seul mot convient: royal. Yaourts maisons, petits pains maisons, café, jus de fruits, beurre salé, et douze petits pots de confiture maison: confiture de lait, coco au sucre blanc, coco au sucre roux, d'orange, de miel, bref l'abondance.
Nos ventres pleins, nous partons pour la rando des trois baies. La premiere est celle des tortues: zone de ponte en saison de reproduction, elle forme un grand croissant où les gens, surprise, ne s'entassent pas. Le ciel est bleu, l'air est pur, il n'y a pas un bruit. Il faut quand même songer à bien se tartiner car le trou de la couche d'ozone n'est pas très loin de nous.
Sur la droite de la plage se dresse sur son promontoire, le bonhomme de Bourail. Cette construction rocheuse, délicatement érodée par l'océan, nous présente les différentes couches qui lui donne sa drôle de forme, comme une sorte de petit personnage ventru dont la tête serait posée directement sur les épaules.
Sous la pointe, dont le bonhomme est la proue, est aménagé un passage qui vous permet d'accéder de l'autre côté et ensuite, si la marée le permet, de traverser.
Bloqués par les eaux, nous ferons demi tour pour passer sur le sentier qui grimpe au dessus et nous permet de voir le bonhomme d'en haut, mais surtout d'embrasser la vue.
Nous contemplons une large baie, magnifique qui ouvre sur une large passe et l'océan bleu azur, superbe.
Nous redescendons sur la seconde plage ou les gens se baignent mais ce qui attire notre regard, ce sont ces quelques pins colonaires, si emblématiques de l'île des pins, ils poussent partout. Dans la culture kanak, ils représentent l'Homme, le mâle, la masculinité au garde à vous.
Nous apercevrons l'emblème féminin un peu plus loin: le Banian,
arbre qui produit de nombreuses racines et est ancré dans la terre,
mère féconde.
Carole nous fera sentir un fruit très moche, vert tirant sur le jaune lorsqu'il est mûr et recouvert de petits piquants. Marie, curieuse, le touche et renifle ses doigts et fait la grimace. l'odeur rappelle le fromage,du Roquefort!
Après avoir continué sur le sentier ombragé, nous arrivons sur le clou du spectacle : la baie des amoureux. C'est son vrai nom. Il s'agit d'une crique de moyenne taille, et cette fois nous en profiterons pour faire quelques photos et pour Marie prendre son deuxieme bain. Je la suis et profite pleinement de cette baignade ensoleillée.
Je pense à la course qui fut la nôtre pour arriver sur cette plage, ce long vol, cette soirée qui se finit tard en compagnie du cousin de Marie, je pense à la famille, au départ du frangin, à nos parents à qui nous espérons bien faire découvrir tout cela. La Réunion me semble loin.
Le chemin retour s'effectue tranquillement, plein de bavardages et de bonne humeur. Nous sommes bien. Nous reprenons la route, deux heures où nous pourrons découvrir cette chaîne de montagnes du sud que la SLN, la société le nickel, a déjà écorché pour tester la roche, connaitre sa teneur en ce minerai surnomé "or bleu". Nous découvrons un paysage doucement valloné qui laisse échapper des collines aux formes plus au moins régulières. Ici se mélange l'ocre de la terre, tirant parfois sur le rouge, le vert profond des feuillages, celui plus discret des paturages parsemé des taches brunes que forment les troupeaux. C'est beau et les quelques éoliennes que nous croisons renforcent encore l'image de far west qui s'en dégage. Nous nous approchons doucement de la ville, située dans le sud de l'ile, Nouméa est surnommée "la blanche". Grosse agglo, construite dans tout les sens, dans laquelle nous nous echinons depuis une semaine à nous repérer. Chez nous.