mardi 11 novembre 2014

Tour du Nord de La Nouvelle Calédonie

31 Octobre et 1, 2 et 3 Novembre 2014 / Après le Grand Sud, Le Nord. Nous avons la chance d'avoir quatre jours en commun et décidons de ne pas la gâcher. Direction l'Ouest pour commencer, terre des "cowboys", la brousse mes amis. Nous partirons sans trop de préparation, si ce n'est une idée de l'endroit où l'on dort, campings! Vamos.

Après les emplettes de dernière minute, nous quittons Nouméa en début d'après midi direction Poé, que nous connaissons déjà. En chemin, à la faveur d'une descente, je ne trouverais rien de mieux que de me faire flasher, radar mobile et long weekend oblige. Grmbl!!! Marie se moque de moi et nous "encaissons" l'amende. Ma faute, ma très grande faute. 10000 francs :-(

Nous nous arrêterons sur cette longue plage de sable blanc "Poé" et prenons l'apéro après avoir monté la tente dans le camping qui la jouxte. Un coucher de soleil bien pourpre salue notre premier jour de "vacances". Tchin.

Le soir nous avons réservé "Chez Nanane" réputée pour ses plateaux de fruits de mers. Hélas, il faut prévenir un jour avant et nous l'avons raté. Elle nous servira un crabe farci et un carri de troca, le troca étant ce coquillage en forme d'entonnoir spiralé qui abrite un mollusque gélatineux semblable à du calamar et délicieux servi avec du riz.

Réveil tout doux, soleil déjà bien haut, avec un petit dèj de roi, smoothie encore frais, café et vue sur le lagon qui nous dévoile ses coraux, marée basse oblige.

 Nous reprenons la route et nous arrêtons cette fois pour pique niquer et nous baigner vite fait sur la presqu'ile de Gatope, près de Voh. L'eau est fraiche et nous nous posons tranquille à l'ombre, sur une table pour ce pique nique salade fraiche.

 La route encore vers notre point de chute, Poingam. Nous sommes surpris par les changements constants du paysage. Nous avons traversé de grandes étendues herbeuses ou pas, mais plutôt sèches, croisé des villes de trois ou quatre habitations, vous savez genre celle des Bds de Lucky Luke, où il y a une alimentation, la gendarmerie, un snack et une station essence. Nous sommes montés jusqu'à Koumac, dernière ville avant le grand nord, où il est fortement conseillé de faire le plein car il s'agit de la dernière pompe avant longtemps. Horreur, nous sommes un jour férié. Ouf, il reste une station ouverte.

Cette fois le paysage devient plus bas, les montagnes moins hautes, nous apercevons plus régulièrement la mer. L'herbe est plus verte, et les exploitations agricoles plus nombreuses. Nous croisons porcs, vaches, chevaux et même cerfs.
 La route est plus abimée. Le bitume se mue en gravillon puis en piste et nous découvrons la mer. Poingam c'est le bout du monde. Au delà, il n'y a que Boat pass et un peu plus bas Tiabet ou Poum. A l'entrée du site, vous trouvez une pancarte qui vous invite à vous relaxer, à prendre le temps et c'est exactement ce qu'inspire ce petit coin de calme. Le terrain de camping situé un peu à droite des bungalows et du restaurant ouvre direct sur une baie magnifique où nous allons piquer une tête après la pose de la tente. L'eau est chaude et le coucher de soleil superbe. Un radeau de bambous est là, amarré aux palétuviers, une petite ballade sur la plage nous amène plus loin, pour observer ce soleil qui projette ses derniers rayons sous un gros nuage. L'atmosphère est douce, calme et reposante, le crépuscule expose ses couleurs pastels, bleu et rose. Nous sommes bien.




Le relais de Poingam est réputé pour sa table d'hôtes. Tous les couverts sont dressés sur la même table et nous nous installons entre deux stewards d'Air France et deux couples, l'un âgé et charmant, l'autre sur le territoire pour un festival de documentaires qui a lieu à Hienghène, notre prochain lieu de villégiature. Les conversations s'engagent, polies et le repas se passe dans une ambiance agréable. Au menu, quiche au crabe de la baie, puis riz coco et poisson en sauce avec patate douce et "pourpiers sauvages", sorte d'algues que l'on trouve sur la plage. Nous finissons par un gâteau banane et une infusion de citronnelle. Le relais est une eco ferme "locavore" et presque tous les produits sont frais, "du jardin". Nous dormons comme des bébés, bercés par le bruit des vagues, sous la garde du chien de la maison.

Paquetage fait, nous jouissons d'un petit dèj ultra complet: céréales, lait chaud, café, jus de fruit frais, pain frais, grille pain et surtout, surtout, une variété incroyable de confitures maison. Hop à cheval. En avant Jolly Jumper.

Sur le chemin, nous faisons une pause baignade à 9h00 du matin sur la jolie plage de Nenon, une des + belles plages de la Grande Terre paraît-il, j'y crois!


Aujourd'hui nous devons traverser la chaine de montagnes. Le col d'Amos, notre objectif, n'est qu'à 300 mètres, oui mais voilà, notre monture est fatiguée. Pour être plus précis, l'embrayage est fatigué et commence à sentir le brulé. Nous stoppons avant la montée finale. Une demi heure d'attente et nous nous lançons, les doigts croisés, en première tout doucement à l'assaut de ce col et y arrivons. La vue est époustouflante. Sur ce mont pelé, à flanc de colline creusée par l'homme, nous apercevons au loin la barrière de corail qui valut à la Nouvelle Calédonie d'être reconnue au patrimoine mondial de l'Unesco.
 Bleu outremer qui tranche sur les rochers et le vert des derniers sapins que nous croiserons de ce côté de l'île. La chaîne agissant comme une barrière, les nuages restent bloqués à l'est du territoire, rendant cette face de l'île verdoyante, luxuriante, tropicale. La route dorénavant serpente entre les cocotiers, très proche de la mer. Quelques points de vue s'offrent à nous, mais notre objectif est la cascade de Colnett ou celle de Tao. Nous en croisons une première, petite où nous déjeunons, que nous pensons être Colnett. Il faut dire qu'ici rien n'est indiqué, quelques panneaux en kanak tout au plus, signalent des villages qui n'apparaissent pas sur notre carte, trop peu détaillée.
 Nous continuons et stoppons sur celle que nous pensons être celle du tao. Superbe, Marie décide bien vite d'y grimper. L'escalade est facile, à condition de faire attention aux filets d'eau qui rendent la roche glissante. Arrivée en haut, la vue lui rappelle la hauteur. Une légère impression de vertige la saisit et moi, d'en bas, je la vois très petite. Elle redescendra sans encombre. Nous repartons enchantés par cette vue.

 Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant la chute de Tao un kilomètre plus loin, hélas fermée. Majestueuse, profondément enfoncée dans la montagne, bien plus haute que celle que nous pensons être Colnett, grimpée par Marie, son chemin est privé et fermé. Dommage.
 Notre stop pour la nuit est le terrain de camping de Bambou Océan, club de plongée situé juste après Hienghène où nous passons après avoir pris le fameux bac de Ouaieme, observé et photographié sous toutes les coutures les points de vue de cette embouchure splendide, rendue encore plus fascinante par les couleurs chaleureuses de cette fin de journée.
 Nous découvrons la fameuse poule pondeuse, rocher en forme de poule qui serait jalousement en train de couver au milieu de la baie. Une vue magnifique, et cette petite marina, nichée là nous donne encore plus envie d'un voilier pour découvrir cette côte par la mer.


 L'arrivée au camping, la douche,la baignade en arrivant, la rencontre avec Thierry, le gérant, sa gentillesse, le repas à l'hôtel ... à un quart d'heure de marche... Bons moments... Mais voilà, il pleut, un peu, d'une pluie d'orage qui excite les voraces moustiques et nous transforme en cibles vivantes. Nous dormons peu et d'un sommeil agité.

La voiture, en ce matin pluvieux, est capricieuse et a de plus en plus de mal à monter les côtes et ce, même avec de l'élan. Nous faisons un stop chez un petit garagiste à Touho qui nous rassurera sur la faisabilité du trajet, en première, comme pour le col d'Amos. Nous quittons l'atmosphère tropicale de ce côté de l'île pour rejoindre l'aridité. La chaine est belle, vallonnée, pleine de fougères arborescentes gigantesques et de sapins majestueux. Et à la vitesse où nous empruntons cette transversale entre Touho et Koné, nous avons tout le temps de profiter de ce paysage.

Depuis Kone, la fin de trajet est plus monotone car nous engouffrons les kilomètres. Malgré tout nous arriverons à bon port, vers 18h, avec le coucher de soleil, vannés après tous ces kilomètres mais heureux, d'avoir découvert ces endroits superbes, de pouvoir enfin visualiser la grandeur de ce territoire. Nous avons aujourd'hui plein d'idées pour de futures visites, randonnées, weekends. Bientôt.....